Samedi 10 octobre
6
10
/10
/Oct
11:13
En sortant un jeune secrétaire, tout aussi beau que nous, nous donne un billet de 50 euros en compensation. En retirant les 30 pour cent que je dois à Monsieur Claude il ne me reste à peine de
quoi payer ma nuit d’hôtel. Demain j’espère qu’il me trouvera une nouvelle mission et que je n’échouerai pas.
Dépité, je me console en me disant que ce japonais avait beau être très riche il était vieux et fort laid, et je plains hypocritement ceux qui seront choisis. Ça ne m’empêche pas d’avoir la rage
et d'être contrarié de n’avoir pas gagné plus d’argent ce soir. Je décide de me passer des bons services de Monsieur Claude et de tenter par moi-même d’augmenter mon capital. Je remonte donc les
Champs-Élysées jusqu’à l’Etoile et là je prends la ligne 2 du métro jusqu’à Porte Dauphine. J’ai ouï dire que c’est le lieu de prostitution masculine, j’espère seulement que mes clients seront
des hommes.
Tout au bout de cette immense Avenue Foch, je vois quelques silhouettes dans le noir. L’ambiance n’est pas rassurante. Quelque uns marchent, d’autres sont appuyés sur une barrière en bois. Alors
que j’observe tout ça une voiture s’arrête à mon niveau vitre baissée, c’est une vulgaire Renault de gamme moyenne, ni neuve ni propre. Un homme que, caché dans l’ombre, je ne peux voir me
demande :
- combien ?
Ça va un peu vite, je ne connais pas les us et les coutumes, pas mieux pour les tarifs, je pensais trouver quelqu’un pour me renseigner.
Je lui demande :
- heu, vous voulez quoi ?
Ma question est idiote, je sais ce qu’il veut, il veut m’enculer ou que je le suce. Il me dit :
- Tu fais quoi ?
- Je suce, c’est tout.
- Alors pourquoi tu demandes ? C’est combien la pipe ?
- Heu…
Il redémarre sans attendre ma réponse. Je n’aurai même pas vu son visage. Il continue le tour de la place et il s’arrête devant une silhouette cent mètres plus loin. L’arrêt est bref, la
silhouette ouvre la portière, entre dans la voiture et l’auto disparaît. Il faut que je prépare mes réponses. Je demanderai 50 euros pour une pipe, ça me semble correct.
0
Vendredi 9 octobre
5
09
/10
/Oct
20:42
Le milliardaire, accompagné d’une foule de japonais, est devant nous, il baragouine quelques mots à une autre personne, celle-ci vient passer en revue notre dentition et sentir notre haleine à la
recherche du moindre défaut. Nous passons tous victorieusement cette première épreuve. Les conversations font rage, elles sont incompréhensibles pour nous. Puis un interprète nous ordonne d’ouvrir
nos braguettes et de sortir tout le matériel. Je suis surpris, je ne m’attendais pas à une telle demande. Les autres aussi semblent surpris mais certains, sans pudeur, ont déjà commencé à
s’exécuter. Alors tous, moi y compris, suivons l’exemple. Nous voila penauds avec nos sexes à la vue de tous. Cette fois l’inspection est faite par le milliardaire lui même. Il passe entre les
rangs pour soupeser, flatter et caresser toutes ces merveilles. Il a bien raison de ne pas avoir délégué à personne cette mission. Il y prend visiblement du plaisir. Qui n’y prendrait pas ? Si
j'avais été à sa place mais je ne suis pas sûr que je me serai contenté d’une courte manipulation.
L’interprète traduit le nouvel ordre du milliardaire. Celui-ci veut nous voir en érection, nous devons donc nous y employer. C’est pourtant très difficile de se concentrer sur nos masturbades en
public alors que tant de personnes se rincent les yeux à nos dépends. Ma bite reste flasque et mon stress augmente, pourtant je sais que plus mon stress augmentera plus j’aurai de mal à bander.
C’est un cercle vicieux. Je ne suis pas seul dans ce cas. Je ferme les yeux et j’essaie de penser à autre chose, penser que je suis avec seul avec un de mes voisins et que je lui taille la
meilleure pipe de sa vie. Ça réussit, voila un début d’érection. Mais j’ouvre les yeux et j’en vois pleins d’autres, bridés, qui nous observent et mon érection retombe aussitôt. Au bout de cinq
interminables minutes le constat est là, je ne bande pas. Avec trois autres dont le membre est resté flaccide, et deux dont la taille, trop petite, ne convient pas à l’intéressé, je suis éliminé.
0
Jeudi 8 octobre
4
08
/10
/Oct
20:00
Je retourne voir Monsieur Claude. Mes finances s’épuisent. Il m’indique l’adresse de mon prochain distributeur de billets.
Nous sommes une dizaine à attendre dans l’entrée de cette suite du Georges V. Tous plus beaux les uns que les autres. La compétition sera rude. J’ai un doute sur l'age d'un tel qui me parait loin
d’être majeur. Tel autre est un superbe noir. A coté il y a un maghrébin non moins superbe. Là-bas un asiatique, probablement thaïlandais mais je n’en suis pas sur. Celui-là doit être suédois ou
norvégien, blond aux yeux bleus, superbe descendant des Viking. Il y a de tout, pour tous les goûts, mais tous plus superbes les uns que les autres.
Monsieur Claude m’avait avisé de ce richissime japonais, une des premières fortunes du pays. Il y a deux ans il avait choisi un des protégés de Monsieur Claude comme « secrétaire particulier ».
Il l’avait suivi dans tous ses déplacements dans le monde mais le japonais s’en était finalement lassé au bout d’un an. Avec la libéralité du milliardaire l’ex-secrétaire avait pu s’acheter un
duplex sur l’île Saint Louis avec vue sur Notre Dame, et était à la recherche, ou faisait semblant de l’être, d’un local où monter une discothèque ; il vivait surtout en dilettante.
Le japonais passait trois jours à Paris et il voulait son petit harem personnel. Il allait choisir, parmi ceux qu’on lui présentait, ceux qu’il garderait et ceux qu’il jetterait. Les élus
n’auraient pas à se plaindre de la générosité de cet homme, les autres n’auraient que leurs yeux pour pleurer. Monsieur Claude m’avait conseillé de particulièrement bien soigner ma tenue et de ne
pas trop stresser. Pourtant je stresse. Bien que je sois sûr de ma beauté en temps normal, devant de tels apollons j’ai des doutes.
0
Mercredi 7 octobre
3
07
/10
/Oct
20:38
Hier soir je suis allé traîner dans le marais avec une chemisette mauve à col blanc que je venais d'acheter. Je l’avais trouvé superbe sur l’étalage mais je m’aperçois qu’elle est plutôt de
mauvais goût lorsque je regarde les autres garçons autour de moi. Qu’importe, je suis jeune, beau et je sens qu’on me remarque alors qu’il y a peu j’étais l’homme invisible qui tentait de se
rendre plus invisible encore. Quelqu’un m’offre une bière, ça sera plutôt un soda. Il a la trentaine, se prénomme Alexis, une barbe et un crâne mal rasés qui lui donnent un sex-appeal ravageur.
Ses yeux sont d’un bleu profond, tout comme sa voix grave. J’admire ses bras poilus en imaginant ce que cache le débardeur sous lequel deux tétons durs pointent. Je voudrais le lui retirer tout
de suite, là, devant tout le monde. Je voudrais passez ma main sur son crâne et sentir la râpure de ses cheveux. J’ai senti celle de sa barbe lorsqu’il a approché ses lèvres et que je n’ai pas
refusé son baiser. Il me murmure à l’oreille :
- on va chez moi ?
Notre déshabillage et les préliminaires sont vite expédiés et on se retrouve nus dans son lit à s’embrasser avec passion frottant chacun son érection sur le pubis de l’autre. Je désire lui rendre
la caresse que j’ai découverte quelques jours plus tôt alors je lui demande de s’accroupir au dessus de mon visage. Son entrejambes est moite, rasé de près, légèrement piquant et fleure le
propre, je l’attire à moi et j’entreprends de lécher consciencieusement cette partie de son anatomie. Mes mains caressent ses bourses et son sexe. Lui ne reste pas inactif et branle mon membre
délicatement. Il se dégage et dans un mouvement rapide se recule et présente son gland à ma bouche. Il a un membre de taille impressionnante pour moi qui n'avait vu que le mien il y a peu de
temps, pas trés gros mais bien long, au moins dix neuf centimètres, certainement plus. Je suis toujours sur le dos, j’ouvre les lèvres sur ce fruit avec gourmandise. Il s’enfonce lentement mais
impitoyablement dans ma bouche. Il saisit ma verge avec ses lèvres et s’applique à me prodiguer le même plaisir. Le voici qui me remplit tout le palais et il continue sa progression. De mes mains
je tente de le repousser un peu alors, sans lâcher mon vit, il se saisit de mes poignets et les immobilise le long de mon corps. La progression de son membre reprend. Il est bientôt au fond de ma
gorge, j’essaie de me dégager en tournant la tête alors il resserre ses cuisses pour m’en empêcher. Il pénètre ma gorge, il va me faire vomir s’il ne se retire pas. Je ne peux plus respirer, je
commence à paniquer alors qu'il continue jusqu’à ce que mon nez soit écrasé par ses couilles et mon menton par son pubis mais je suis en même temps terriblement excité. Ainsi, m’empalant par la
bouche dans toute la longueur et m’asphyxiant, m'écrasant le visage de tout son poids et me privant de mouvements, il reprend sa succion sur ma bite et j’explose aussitôt dans une immense
jouissance dans sa bouche. Un orgasme d'une force et d'une intensité qui dépasse tout ce que j'étais capable d'imaginer. Je découvre un nouveau versant de ma personnalité qui m'excite bien plus
qu'il m'effraie mais il faudra vraiment que je fasse quelque chose pour lutter contre ma précocité.
Alexis jouira entre mes fesses. Je suis aux anges, lové contre son corps, savourant ce moment paradisiaque, me réchauffant à la chaleur de sa peau, prêt à sombrer dans les bras de Morphée entre
ceux d'Alexis, lorsqu’il me dit de rentrer chez moi. Douche froide. Je lui demande si on pourra se revoir et il me répond par la négative. Douche glacée. Je n’étais qu’un plan cul de plus pour
lui, rien d’autre.
0
Mardi 6 octobre
2
06
/10
/Oct
20:33
Ce matin en sonnant chez Monsieur Claude pour lui payer son dû j’ai croisé un garçon qui en sortait, assez semblable à moi, très mignon, tenant un petit papier où il m’a semblé reconnaître une
adresse. Je ne suis donc pas le seul protégé de ce monsieur, combien sommes-nous à faire ce travail ? Je ne suis pas étonné du train de vie qu'il mène et je me demande si tout ceci est bien légal
et quel est le danger auquel je m'expose.
Je lui dis que je suis disponible pour d’autres séances de ce style. Bien payées et sans réelles difficultés.
- Toutes ne sont pas aussi faciles, me répond-il.
Ça va des plus simples, du style escort-boy jusqu’au plus délicates. La rémunération dépend évidement de la mission. De 150 euros jusqu’à 5000 euros et même au delà parfois, mais c'est très rare.
Il a toute sorte de clients. Il pourra me trouver une mission assez rapidement dès que je le souhaiterai. Si je suis courageux et honnête avec lui je peux gagner beaucoup d’argent.
J’ai décidé de changer d’hôtel. Sans pour autant aller dans un palace, je choisis quelque chose beaucoup plus proche du centre de Paris et infiniment plus propre. J’ai désormais une salle de
bains dans ma chambre, grand luxe. Évidement le prix n’est pas le même mais je ferai une nouvelle mission quand j’en aurais besoin. Je peux à nouveau m’offrir un couscous mais je préfère tenter
un autre type de gastronomie. Je choisis un restaurant chinois qui offre un buffet à volonté et je me gave d’une nourriture exotique que je ne connaissais pas. Tout à coup la vie me parait très
facile. Pourquoi s'embarrasser de difficultés ? Qu'il est bon d'être insouciant.
0
Lundi 5 octobre
1
05
/10
/Oct
20:30
Je servirai ensuite les amuses gueules, puis les différents plats du repas que j’aurai droit à déguster à la cuisine en compagnie du majordome et du cuistot. Le député vient me titiller la
rondelle à chaque fois que je sers son voisin. Au moment où le voisin a pris son temps pour se servir, il force mes sphincters après avoir enduit son index de beurre ; je résiste mais il
l’introduit sur toute la longueur et le tourne et retourne dans mon fondement. Je rougis lors qu'il montre son index couvert d’excréments à l’assemblée en disant :
- ce jeune homme a négligé de laver certains endroits de son anatomie.
Puis, sous l’hilarité générale et en me regardant fixement, il se glisse le doigt dans la bouche, le ressort et le tend fièrement bien propre comme pour faire admirer son acte.
Les conversations, que je perçois par bribes, tournent autour de tous les sujets. Les voila en train de parler du Caravage, puis l’instant d’après de tel peintre qui n’a pas encore percé et qui
est « fabuleux ». Un autre parle des tableaux d’un tel qui sont si beaux « vus de loin ». De très loin, rajoute un autre dans un éclat de rire. Puis c’est au tour de la politique d’entrer en
scène. A un moment, les voici qui font des enchères sur je ne sais quoi. Mais en apportant le café je ne tarde pas à l’apprendre. Je dois me masturber et eux m'encouragent. J'ai du mal à bander
devant tout ce beau monde qui m'observe. Je m'applique à m'astiquer et je dois jouir dans la tasse de l’heureux qui a remporté l’enchère. A la différence des autres, lui boira un café au lait.
0
Jeudi 1 octobre
4
01
/10
/Oct
21:03
J’ai déjà vu quelque part l’homme à qui je viens d’ouvrir la porte mais je ne me souviens pas où. Oui, voila, sur un plateau de télévision. Il y a quelques mois il venait y parader sous prétexte
qu’il avait été réélu député. L’homme disparaît dans le salon qui prolonge l’entrée monumentale ce cet appartement du XVI ème arrondissement de Paris. On pourrait construire quatre chambres de la
taille que j’occupe dans mon hôtel rien que dans cette entrée. Les autres pièces que j’ai pu visiter sont en proportion.
Tout à l’heure Monsieur Claude me disait qu’il avait tout spécialement choisi pour moi une prestation facile. Je devais servir à table pour un dîner avec huit convives. Je ne devais pas poser de
question et faire tout ce qu’on me dirait de faire sans rechigner. Qu’on ne me ferait aucun mal ni aucune violence. Je serai payé 500 euros en liquide pour ma prestation. Sur cela je reverserai
150 euros à Monsieur Claude sans rien dire à personne, le reste était pour moi.
Je suis arrivé chez ce monsieur à l’heure convenue. C’est le majordome qui m’a accueilli. Il m’a fait me laver, me raser soigneusement et m’a donné la tenue que j’aurais à porter pendant le
service. Il m’a conduit à travers l’appartement pour m’indiquer ce que j’aurais à faire puis m’a laissé seul dans une immense salle de bains en marbre munie de tout ce dont on peut avoir besoin.
J’ai pris grand soin de moi. Je me suis parfumé, pas trop comme recommandé. Puis j’ai enfilé la tenue qu’on m’a fournie. C’est une panoplie de soubrette, coiffe comprise, dans un excellent tissu.
Ça m’a beaucoup amusé, moi qui ne me suis jamais travesti et qui n’y ait même jamais pensé. J’ai trouvé tout de même la longueur de la jupe un peu courte. Le majordome a enfin contrôlé mon
apparence. Il a réajusté la taille. Il a soulevé le jupon et m’a ordonné d’ôter mon slip.
Les invités sont désormais tous arrivés. Il n’y a que des hommes. Certains m’ont flatté la croupe en passant près de moi. Un tel a laissé tombé son mouchoir et m’a fait comprendre que je devais
le ramasser. Le majordome est venu me corriger. Je ne dois pas plier les genoux pour ramasser un objet mais me pencher en avant. Le cuisinier me donne un plateau de flûtes de champagne à servir
aux invités pour l’apéritif. Alors que je tends les coupes à un petit groupe une main queje n’avais pas vu approcher, masquée par le plateau, effleure mes couilles. La surprise manque me faire
lâcher ce que je tiens et déclenche quelques rires. D’autres, encouragés, imitent cette première caresse. Lorsque de retour à la cuisine je peux vérifier mon état je constate que mon érection
soulève totalement la jupette et se trouve donc exposée aux regards de tous.
0
Mercredi 30 septembre
3
30
/09
/Sep
22:37
Son travail ne me parait pas très honnête. Je sens bien quelque part que ça s’apparente à de la prostitution et quelque chose en moi dit que c’est « mal ». Même si j’essaie de me détacher de
cette vieille morale chrétienne, et bien souvent crétine, tout mon être résiste. Après tout mon père, qui ne ratait aucune messe dominicale et ne négligeait pas de se confesser régulièrement, m’a
donné un bon exemple de cette « morale chrétienne » en me jetant à la rue parce que je ne correspondais pas à ce qu’il attendait de moi. Ce souvenir opère en moi une transformation radicale.
Après tout, si Dieu existe, alors peut-il être à ce point injuste au point de condamner pour l'éternité un homme aux enfers pour des fautes commises lors d'une vie si courte ? Il serait alors
bien rancunier. Mais Dieu ne peut pas être rancunier puisqu'il est parfait. C'est donc que le Dieu de la Bible, celui là même que brandissent nos curés, n'est pas le vrai Dieu. S'il existe alors
il est bon, et s'il est bon alors il ne peut que pardonner les fautes de ses créatures. Et puis s'il m'a fait attiré par les hommes, alors n'est-ce pas aller contre sa volonté que de combattre
mon attirance comme le voudrait la morale chrétienne ?
Peut être alors que c’est le « mal » qui est représenté par cette morale et qu’alors tout ce qui lui est contraire est le « bien ». Je simplifie le monde à outrance, je sais bien malgré moi que
rien n’est blanc rien n’est noir et que tout est gris mais une morale qui fait autant de mal et de dégâts ne peut pas être bonne. Il ne m’a pas fallu quinze minutes pour que s’opère en moi ce
chamboulement.
Je sors à nouveau mon téléphone, Monsieur Claude est en haut de la liste, deux appuis suffisent pour que je le rappelle.
0
Lundi 28 septembre
1
28
/09
/Sep
21:35
Je fais donc du porte à porte. Je visite les bars, les restaurants, les vendeurs de vêtements, de chaussures, même les sex-shops, personne n’a besoin de moi, tous sont déjà au complet. Après
plusieurs heures, je ne me décourage pas, je recommencerai demain. Ce soir j’ai envie de connaître un lieu de drague pour voir comment ça se passe. Dans un petit guide que j’avais glané dans un
bar je repère un lieu pas trop loin de mon hôtel, sur les quais du canal Saint-Martin. D’un coté du canal il y a un bar qui attire beaucoup de monde, ça ne peut pas être là. En face c’est désert.
J’aperçois bien quelques requins fripés et deux ou trois fossiles mais ils ne peuvent tout de même pas être ici pour draguer. J’ai du choisir un mauvais jour ou une mauvaise heure pour venir,
tant pis, c’est partie remise.
Ça fait deux jours que je tourne en rond sans que personne ne m’offre un emploi. Il n’est plus question de manger des couscous aujourd’hui, je me contente d’une tranche de jambon blanc à
l’intérieur d’une baguette. Ce soir c’est le dernière nuit payée à l’hôtel et la mine du tenancier ne m’engage pas à lui demander des faveurs. Si j’en crois mon expérience, il me faudrait trois
jours à faire la manche pour payer une nuit d’hôtel. Et j’ai pu constater que certains sont dans une situation bien pire, telle cette vieille femme coiffée d’un fichu qui doit s’appuyer sur une
béquille pour tendre la main et avancer d’un tout petit pas dans les couloirs du métro, à moins que ce ne soit qu’une comédie, alors elle est très bonne comédienne et je ne serai jamais de taille
à rivaliser.
Je me souviens de Monsieur Claude dont le numéro de téléphone figure sur un petit papier dans ma poche. Je me résous à l’appeler enfin avec le mobile prépayé que j’ai eu la prudence d’acheter
avant d'être à sec. Il veut bien me « prêter » de l'argent, et il insiste sur ce mot, qu’il a du travail, qui n’est pas vraiment un travail, pour moi et que je peux gagner beaucoup d’argent.
Qu’il connaît beaucoup de messieurs qui sont prêts à payer et qu’il peut me mettre en contact avec eux.
0
Dimanche 27 septembre
7
27
/09
/Sep
13:33
Je ne suis pas très chaud pour cette solution. Désormais que j'ai de quoi me retourner je vais reprendre ma vie en mains et me trouver un travail honnête. Ma première priorité est donc de trouver
une chambre où loger. Le prix des hôtels étant inabordable dans le centre, je vais chercher un peu plus loin. Le tarif baisse proportionnellement à l'allure de l'établissement. Je finis par
trouver un hôtel miteux au fin fond du dix-huitième arrondissement qui ne me prendra que 25 euros par nuit. Il faut payer d'avance pour une chambre sans douche ni toilettes, ceci étant sur le
palier, avec un lavabo, un lit défoncé et une armoire délabrée. Je paie 4 nuits d'avance au tenancier qui pourrait être de la famille Thénardier mais en pire. J'ai ainsi de quoi voir venir et ça
me laisse le temps de rechercher un emploi.
Confiant dans l'avenir, je me sens plein d'entrain. Je m'offre même un couscous dans un boui-boui proche de l'hôtel. Je ne connaissais que celui qu'avait préparé ma mère à quelques occasions et
qui provenait de conserves vantées par une publicité bien trompeuse à la télévision, prétendant que c'était comme là-bas. N'ayant jamais été "là-bas", j'avais pensé alors que c'était vraiment ça
un couscous. Celui-ci n'a rien à voir, même l'aspect est tout autre. Il est excellent. Je m’en gave et réclame même un supplément de semoule.
Mon maigre pécule est bien entamé désormais, mais rassasié et presque heureux, je pars à la recherche de l’emploi qui m’ouvrira les portes de l’avenir. A l’ANPE je déchante vite, on n’a rien pour
moi. On me demande ce que je sais faire, mais je ne sais rien faire. La dame derrière son bureau me demande si on n’apprend rien au lycée. Ben non, on n’apprend rien, si elle y était allée elle
le saurait. Je viens juste de réussir mon bac littéraire et que peut-on faire avec ça comme bagage ? Je parle trois langues dont le latin mais elles ne peuvent même pas me servir à coller des
timbres maintenant que les timbres sont autocollants. Vu mon jeune âge je n’ai droit à rien, comme si on ne pouvait être à la fois jeune et pauvre.
0
Jeudi 24 septembre
4
24
/09
/Sep
19:43
Je sors de mon second bain de la matinée. L'eau du premier s'est métamorphosée en un bouillon bien peu ragoûtant. Monsieur Claude, puisque tel est son prénom, m'a préparé un délicieux petit
déjeuner qu'il m'a apporté à la baignoire. Il n'y manquait rien, tartines, confiture, céréales, lait chocolaté, salade de fruits, café, jambon et fromage. J'y ai péché ce qui me faisait envie, je
n'ai jamais encore été traité de la sorte.
Un peu plus tôt je m'étais réveillé en sursaut lorsque un doigt humide avait fouillé mon fondement. Monsieur Claude, dans toute sa splendeur, avait déjà revêtu un préservatif et se préparait à me
souhaiter un drôle de bonjour. Dans ma torpeur je laissais faire, sa caresse était très agréable. Il tournait et retournait autour du pot puis enfonçait délicatement une phalange ou un doigt
entier. Puis il reprenait ses rotations et me pénétrait à nouveau. Rapidement un second doigt vient accompagner le premier. Quand il me croit suffisamment préparé, d'un mouvement leste, il me
chevauche, pèse de tout son poids. Je sens son sexe à la porte de mon temple. Il frappe trois coups puis, comme la porte ne s'ouvre pas, l'enfonce. Une douleur vive me fait pousser un cri et je
tente de me soustraire à son membre qui progresse impitoyablement en moi jusqu'à la garde. Une fois entièrement planté en moi il cesse tout mouvement et attend que ma douleur disparaisse.
Effectivement elle disparait. Ses mouvements, qui reprennent, la transforment bientot en plaisir, une sensation que je redoutais à tord ; je suis comblé, au propre comme au figuré. Lui a de
l'expérience, il n'est pas éjaculateur précoce comme moi. Il s'activera ainsi entre mes fesses, me mordillant le cou, me titillant les tétons ou me claquant les fesses, pendant de longues minutes
qui me feront gémir puis crier lorsque mon sexe, masturbé bien malgré moi par le frottement sur les draps, lâchera sa semence.
Proprement habillé, lavé et rasé je demande à Monsieur Claude s'il peut m'héberger quelques jours. Il connait ma situation, je la lui ai narré la veille, mais il ne veut pas, me disant que ce
n'est pas possible. Il me tend un billet de deux cent euros et son numéro de téléphone, il me dit qu'il aura certainement du travail pour moi, qu'il connaît des messieurs qui recherchent des
gentils garçons comme moi et que si je suis consentant je pourrais gagner beaucoup d'argent. Il me dit de bien réfléchir à sa proposition et de le rappeler si, et uniquement si, je suis
intéressé.
0
Mercredi 23 septembre
3
23
/09
/Sep
20:33
Dans l’ascenseur qui nous amène chez lui, comme pour bien me faire comprendre le prix que va me couter ma nuit, il commence à me peloter et à m’embrasser goulument. Ce n’est pas désagréable même si
j’aurais préféré prendre un bain avant, je le laisse faire. Mon érection est instantanée. Sa main s’insinue dans ma braguette et extrait mon sexe. Une odeur de poissonnerie abandonnée se répand
dans la cabine. Ça n’a pas l’air de le gêner car il s’accroupit et hume mon gland avant de le gober. Ma première pipe, je n’en connaissais pas les sensations et je manque exploser dans sa bouche
sans crier gare. Mais l’ascension s’arrête déjà.
Arrivés chez lui il souhaite que je ne me lave pas avant demain matin car il aime mon odeur. A l’inverse de moi, qui n’ai pas pris de douche depuis 4 jours, lui est parfaitement propre et soigné.
J’en remercie le ciel, bien que le ciel n’y soit pour rien dans l’affaire.
Je connaitrai ma première fellation. La sensation d’avoir un membre palpitant à lécher et sucer comme un sucre d’orge est extraordinaire. Allongés nus sur son lit, je m’occuperai de son vit pendant
de longues minutes que j’aurai aimé multiplier à l’infini alors qu'il veut déjà me faire connaître d’autres impressions. Il souhaite « me bouffer le cul » comme il dit. Je suis mal à l'aise. J'ai
des scrupules quand à mon hygiène intime. Je résiste un petit moment mais il menace de me renvoyer sous mon carton, ça sera sa seule démonstration de force. Il s’allonge sur le dos et me demande de
m’accroupir sur son visage. Avec une main il me prend les bourses, avec l’autre le sexe et il m’attire vers lui. Sa langue sur ma rosette me fait l’effet d’une bombe. Je n’imaginais pas qu’on
puisse avoir de telles sensations. Conjuguée à ses mains sur mes parties, sa langue me propulse au-delà du septième ciel et libère la semence accumulée en un geyser monumental. Ai-je atteint le
plafond ? Ce n’est pas impossible ! Je pousse un râle qui doit réveiller tout le voisinage, mon corps est pris de soubresauts incontrôlables et je m’effondre. Il faudra tout de même que j'apprenne
à me contrôler si je ne veux pas passer pour un éjaculateur précoce.
Je suis inerte. Lui va se terminer à la main. Il va jouir sur mon visage puis étaler sa semence avant de m’embrasser une dernière fois et s’endormir après m’avoir pris dans ses bras.
0
Mardi 22 septembre
2
22
/09
/Sep
09:23
Me voici dans le commissariat à faire ma déposition. Ils vont m’aider à récupérer mes affaires. Je dois détailler le contenu du casier avant son ouverture, ce qui me semble logique. Ils veulent
appeler ma famille et je les en empêche.
Mon sac sur le dos, je pars à l’assaut des bars et des boutiques pour demander un boulot. Je vais bien vite déchanter, personne ne veut de moi.
Je passais deux jours à errer et à faire la manche pour manger. Je dormais sous un carton sur les quais et j’allais de porte en porte quémander un travail. Mes chances diminuaient au rythme de
l’augmentation de ma mauvaise odeur.
Ce soir, découragé, je suis prostré, prêt à lâcher les vannes de mes larmes, lorsqu’un monsieur s’assoit prés de moi. Il s’enquiert de moi. De ce qu’il m’arrive, de si je n’ai pas un chez moi, de
mon âge, de mes parents. Je le regarde et, lorsqu’il m’annonce qu’il a 39 ans, je me fais la remarque qu’il devrait dire des mensonges moins gros. Son parfum agréable parvient à percer ma carapace
de puanteur. Il me propose un lit pour dormir et un bain pour me laver. Rien n’est gratuit dans la vie. Malgré ma jeunesse et ma naïveté je sais cela. Il n’est pas moche mais il est loin d’être
beau, il semble gentil et inoffensif, mais je pensais déjà ça de celui qui m’a détroussé, et puis, ais-je vraiment le choix ? En plus, je n’ai plus rien qu’on puisse me voler à part mes vêtements
sales et un sac à dos où il n’y a rien de valeur.
0
Lundi 21 septembre
1
21
/09
/Sep
14:30
Le ventre vide j’ai erré une partie de la nuit dans les rues de Paris puis j’ai cherché un coin sombre sur les quais de la Seine et j’ai tenté de dormir un peu. Ce matin je me suis rendu gare de
Lyon pour tenter de récupérer mes affaires. J’ai été découragé par l’alignement des casiers tous identiques, comment retrouver celui qui contient toute ma richesse? Le préposé n’a rien voulu
savoir, il fallait que j’aille déposer plainte au commissariat et alors, avec la présence d’un officier de police, il pourrait tenter de me rendre mes affaires. Devant le commissariat j’ai
hésité, dans ma situation je ne voulais pas avoir à faire avec la police.
Alors j’ai fait la manche. J’ai demandé de l’argent sans regarder ceux à qui je le demandais. La honte m’a accablé, ma descente aux enfers ne faisait que commencer et elle était loin d’être
finie. Avec la petite somme que j’ai pu amasser, j’ai acheté un paquet de jambon blanc et une baguette à la supérette du coin et je peux témoigner du bien que ça fait lorsque ça se retrouve dans
un estomac vide depuis plus d’un jour.
Avec le ventre plein, mes forces et mon moral sont revenus, on ne se laisse pas abattre si facilement à 18 ans. J’utilise une petite pièce pour passer un coup de fil chez moi. C’est mon père qui
décroche. Je raccroche. Que pourrais-je lui dire? Il est hors de question que je lui mendie quoi que ce soit. J’avais espéré que ma mère aurait répondu mais c’est raté. Je prends la décision de
couper définitivement les ponts et de me démerder par moi-même.
0
Samedi 5 septembre
6
05
/09
/Sep
14:34
Je suis au paradis. Ce matin encore j'étais puceau dans un village de Bourgogne. Ce soir je suis au paradis. Ce que j'ignore c'est à quel point le paradis peut être proche de l'enfer. Je vais
l'apprendre rapidement. Le garçon dont je ne connais même pas le prénom mais que j'aime au delà de tout se détache de moi. Il me fait un sourire et s'éloigne rapidement en murmurant des mots que,
dans l'extase qui m'habite, je ne comprends pas. Je ne réalise que trop tard qu'il m'abandonne comme une chaussette sale et qu'il n'est pas le prince charmant que dans ma naïveté j'avais imaginé.
Première déception d'amour propre mais ce qu'il m'a fait découvrir compense cette déception.
Une fois remis de mes émotions je m'aperçois que j'ai terriblement faim. Je n'ai pas mangé depuis mon petit déjeuner. J'avise le Quick que j'ai croisé en venant et m'installe dans la queue pour
commander un sandwich. Ce n'est pas le genre de nourriture que j'ai l'habitude d'ingurgiter mais ça ira très bien.
C’est alors que le ciel me tombe sur la tête. Mon portefeuille a disparu. Avec lui, tout mon argent ainsi que le ticket de la consigne de la gare. Il est dix heures du soir et je n’ai plus rien.
Rien que ce que je porte sur moi et une immense envie de pleurer.
0