Mardi 22 septembre
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Me voici dans le commissariat à faire ma déposition. Ils vont m’aider à récupérer mes affaires. Je dois détailler le contenu du casier avant son ouverture, ce qui me semble logique. Ils veulent
appeler ma famille et je les en empêche.
Mon sac sur le dos, je pars à l’assaut des bars et des boutiques pour demander un boulot. Je vais bien vite déchanter, personne ne veut de moi.
Je passais deux jours à errer et à faire la manche pour manger. Je dormais sous un carton sur les quais et j’allais de porte en porte quémander un travail. Mes chances diminuaient au rythme de
l’augmentation de ma mauvaise odeur.
Ce soir, découragé, je suis prostré, prêt à lâcher les vannes de mes larmes, lorsqu’un monsieur s’assoit prés de moi. Il s’enquiert de moi. De ce qu’il m’arrive, de si je n’ai pas un chez moi, de
mon âge, de mes parents. Je le regarde et, lorsqu’il m’annonce qu’il a 39 ans, je me fais la remarque qu’il devrait dire des mensonges moins gros. Son parfum agréable parvient à percer ma carapace
de puanteur. Il me propose un lit pour dormir et un bain pour me laver. Rien n’est gratuit dans la vie. Malgré ma jeunesse et ma naïveté je sais cela. Il n’est pas moche mais il est loin d’être
beau, il semble gentil et inoffensif, mais je pensais déjà ça de celui qui m’a détroussé, et puis, ais-je vraiment le choix ? En plus, je n’ai plus rien qu’on puisse me voler à part mes vêtements
sales et un sac à dos où il n’y a rien de valeur.
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