Ils approchèrent ensuite d’Alexandre une table roulante avec le grand couteau de cuisine qui avait failli servir contre l’intrus.
- Pour soulager ton copain, le bouton blanc, lui dirent-ils et ils s’éloignèrent.
Alexandre se saisit du couteau et leur jeta avec une rage infinie. Mais quand on n’est pas bien calme on ne vise pas bien. Le couteau alla se ficher dans le mur.
- Ainsi tu veux le laisser pendre comme ça ? On a pas l’intention de le redescendre.
- Ni de couper l’eau, ajouta l’autre.
Alexandre pleura, implora, gémit, me mit à genoux. Eux ne bougeaient pas. Ils s’étaient installés dans un canapé moisi et se branlaient en regardant le jerrican se remplir. J’étais fou de
douleur, je n’allai pas supporter ça très longtemps encore et j’en mourrais même si mes couilles résistaient. On ne peut pas vivre en souffrant autant.
Quand le premier jerrican déborda, j’avais encore ma conscience mais je ne pouvais plus réfléchir à rien, toute ma pensée était absorbée par mes couilles qui allaient s’arracher d’un instant à
l’autre. Un plaça le tuyau dans l’ouverture du deuxième jerrican. L’autre déficha le couteau du mur et, sans dire un mot, le reposa sur la table roulante proche d’Alexandre.