- Et… vous faites quoi dans la vie ?
Après les salutations de convenance, son père m'avait tout juste demandé quel apéritif je souhaitais prendre avant que cette question ne fuse. Quand j’avais persuadé Alexandre d’accepter l’invitation de ses parents je ne m’étais pas attendu à cette question alors qu’elle était logiquement une des premières que ses parents me posèrent. Alexandre n’avait pas été aussi curieux, il ne m’avait jamais encore demandé ce que je faisais et je ne lui avais pas révélé. Mensonge par omission diront certains, peut être mais c’est bien commode parfois. Son père n’avait pas été aussi réservé, il venait de me poser directement la question et je n’avais aucune réponse prête. Mon embarras, qui devait être visible, risquait d’éveiller leurs soupçons. Je tentai de m’en sortir avec une réponse bateau :
- Des petits boulots ici et là.
Ça aurait du couper court à leur curiosité et on aurait du passer à autre chose.
- Quel genre de petits travaux ?
S’il avait voulu que je le déteste dès notre première rencontre il n'aurait pas agi autrement. Je rigolais jadis des blagues sur les belles-mères mais là, le beau-père, il commençait à me chauffer.
- Heu… je file des coups de mains à des gens qui en ont besoin.
J’en bafouillai presque en espérant que ça suffirai comme explication, mais sans me faire beaucoup d'illusions.
- Quel genre de coups de mains ?
Hé ho ! N'y avait-il donc personne pour lui dire d’arrêter ?
- Ça dépend de ce qu’ils ont besoin.