Lundi 5 juillet 1 05 /07 /Juil 21:49

Il réduisit le flot au maximum pour me laisser le temps de boire, sans pousser sur sa vessie, juste en détendant sa prostate, un mince filet d’urine coulait du bout du cathéter, mais son idée était en fait une très mauvaise idée. Les assassins l’avaient bien compris, eux qui bandèrent à nouveau intensément. Tant que le liquide coulait, même lentement, dans ma bouche, je ne pouvais pas respirer. Il aurait mieux valu qu’Alexandre pissat fort d’un coup et qu’il arrêtât immédiatement après pour me laisser le temps d’avaler avant de reprendre de l’air. Au lieu de ça, j’étais obligé d’avaler sans cesse et sans pouvoir respirer. Alexandre ne le comprenait pas et il continuait à son rythme lent et désastreux. Étant donné la quantité qui s’était accumulé dans sa vessie ça dura de longues minutes. Si au début j’arrivais à avaler au rythme imposé par Alexandre, j’avais de plus en plus de difficulté à mesure que mon ventre s’emplissait et que l’air me manquait. Au bout d’une éternité le liquide s’amassait dangereusement dans le tuyau jusqu’à déborder au fond de la baignoire sans que j’aie le temps d’avaler. Je manquais d’air et j’expulsai celui que j’avais dans les poumons afin de tenir l’apnée quelques secondes de plus. Alexandre ne savait pas que j’étais au bord de l’asphyxie et il continuait à pisser lentement. Quand allait-il comprendre que j’allais me noyer ? Bientôt je ne pus faire autrement que d‘inspirer mais le tuyau débordant d’urine, ce n’est pas de l’air que j’inspirai. Le tuyau se vida instantanément et douloureusement dans mes poumons et j’explosai dans une brulante quinte de toux monstrueuse. Alexandre, comprenant son erreur, stoppa immédiatement de pisser, mais l’urine qui ruisselait au fond de la baignoire continua sa descente vers mes poumons et je m’étranglai doublement à l’inspiration rauque suivante dont le son fut abominable. Sur le canapé, à ce spectacle, le foutre fut à nouveau répandu pour la troisième fois en moins de trente minutes.
Je me sentais mourir noyé, tué par l’urine de mon ami et amoureux. Je ruai dans les sangles, tétanisé par une douleur inhumaine, puis retombai inerte. Je l’ai tué, se dit Alexandre. Quelques longues secondes, qui lui paraissaient des siècles, après je revins à moi dans une déflagration de toux au son épouvantable. Je voyais l’urine remonter dans le tuyau à chaque quinte mais elle y retombait impitoyablement comme si son but était de m’achever. Petit à petit je réussissais à en boire une partie, qui n’allait pas repartir vers mes poumons, et ainsi progressivement je les dégageai du liquide fatal.


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