Un soir nous rencontrâmes mecdomitbm, un spécialiste du bondage sous toutes ses formes, disait-il. Un gars de trente cinq ans avec beaucoup d’expérience. De devant son immeuble on l’appella comme convenu pour qu’il nous donne le code d’entrée. On monta les trois étages d’un escalier étroit et sombre, il nous attendait derrière une porte entrouverte. J’eus du mal à croire à ses trente cinq ans, son doigt aurait-il ripé sur le clavier au moment de taper le chiffre des dizaines ? Qu’importe, je m’y attendais, je savais que c’était habituel sur internet que de mentir sur son âge. Il était nu, seulement habillé d’un harnais de cuir faisant office de cockring au niveau de son sexe et en le voyant j’eus plus de mal encore à comprendre comment son doigt avait pu taper par erreur la touche T si éloigné du I comme du B lors de la création de son pseudo. Peut être que son pseudo se divisait en : mec, domit et bm, mais même ainsi ça semblait prétentieux. Mais qu’importe encore, ce n’est pas la taille qui compte mais la façon dont on s’en sert.
Nous entrâmes et il sortit son matériel qui se résumait en quelques cordages dépareillés bien insuffisants pour ligoter convenablement quelqu’un. Je me prêtai au jeu malgré tout et je me laissai attacher. Une bonne surprise m’attendait à ce stade, il sortit d’une poignée de pinces à linge qu’il disposât sur mon corps et mon sexe. Tout ceci restait tout de même bien décevant. Alexandre évoqua les bougies et notre mecfantasmeurpm (pour petitement membré) se réveilla et se souvint qu’il en avait quelques unes qui devaient trainer dans un quelconque tiroir.
Je racontai quelques jours plus tard mon aventure à RV84, il me répondit qu’il risquait d’être aussi décevant et que si jamais on venait à se rencontrer un jour il faudrait que je sois indulgent avec lui. Je le rassurai de l’être et qu’il sera sans aucun doute bien plus stimulant que celui que je venais de rencontrer, lui au moins est mignon et pas prétentieux. Il accueillit avec enthousiasme mon conseil d’acheter plusieurs mètres de cordes et d’apprendre à faire des nœuds sur les sites spécialisés du web. Quelques jours plus tard il me dit qu’il s’était exécuté et qu’il maitrisait désormais plusieurs nœuds intéressants et faciles à réaliser. Il me demanda ce qu’il pourrait acquérir d’autre et on se mit d’accord pour acheter chacun à notre tour quelques ustensiles utiles à notre passion. Petit à petit ma confiance en lui augmentait mais lui n’était pas pressé pour passer à l’acte, il lui restait une certaine appréhension. Nous décidâmes de rester en contact sur internet et de laisser faire les choses. Il était enchanté par ma patience et m’en remercia beaucoup.