Quand nous redescendîmes les seuls qui nous regardaient sont les jeunes qui arboraient un immense sourire sur leurs visages. Les parents d’Alexandre étaient cramoisis de honte. Les grands-parents faisaient des prières. Ce fut Grégory qui brisa la glace en proposant de passer au dessert. Alors nous nous attablâmes tous et les discutions reprirent.
- C’est très agréable de se faire enculer, dit Grégory au milieu des diverses conversations qui s’arrêtèrent instantanément. Puis il continua dans un silence de mort, je le fais aussi souvent que je peux.
Tous les regards étaient sur lui puis, fier, il reprit :
- J’aimerais bien avoir un copain qui m’enculerait chaque jour mais… pour l’instant j’en ai plusieurs, surtout Youssef et sa grande bite noire. Et puis, Hamed, le rebeu le plus pervers du monde.
Scandale chez les grands-parents qui étaient au moins autant racistes qu’homophobes. Les cris et les hurlements fusaient. Tout le monde dut déguerpir illico, la fête était finie. Les parents de Grégory s’y mirent aussi, les noms d’oiseau volaient bas. Kévin s’enfuit à l’anglaise vers sa chambre alors que Grégory tenait tête à son père. Les grands-parents remontèrent dans leur chambre en demandant qu’il ne restât personne quand ils redescendraient. Kévin revint peut de temps après avec son sac et celui de Grégory et il le tira par le bras pour partir en plantant là ses parents. Alexandre que je n’avais pas vu disparaitre arriva de même et nous partîmes en compagnie de ses neveux, laissant tata Mariette, tatie Danielle et la mère des enfants en pleurs, le père hurlant des insanités que la décence m’interdit de citer ici. Édouard et tonton François assis dans des fauteuils terminant leur morceau de buche en sirotant une coupe de champagne et devisaient on ne sait de quoi comme si rien ne se passait. On n’eut pas de mal à trouver un taxi qui nous amena à la gare. On proposa aux enfants, qui étaient à peine plus jeunes que nous, de les héberger pour la nuit ou pour le temps qu’il faudrait.