Initiation
Alexandre eut aussitôt des remords de m'avoir posé cette question indiscrète bien que justifiée. Quand il me vit en pleurs contre sa poitrine, une immense peine s'abattit sur lui et il se mit à pleurer. Il se détestait de m’avoir ainsi torturé car il m'aimait et se foutait éperdument de ce que je faisait dans la vie.
Il pourrait se prostituer que je ne l’aimerais pas moins. Tout ce qui m’importe c’est de le rendre heureux et que fais-je ? Exactement le contraire, je le torture avec des questions déplacées et inutiles et je le fais pleurer. Voila un autobus qui arrive, si ma vie doit être de faire souffrir celui que j’aime peut être qu’il vaut mieux que je me jette sous ces roues.
Qu'est ce qu'on peut être injuste envers soi-même lorsqu'on fait accidentellement de la peine à l'être qu'on aime. Voilà ce qui passait dans l'esprit d'Alexandre, puis il me dit :
- Excuse-moi ! Je me fous de ce que tu fais, plus jamais je te le demanderai, mais arrête de m’en vouloir. Oublie ma question mais ne me déteste pas.
Entre deux sanglots je bredouillai :
- Comment pourrais-je te détester ? Tout est de ma faute, j’aurais du t’en parler avant.
- Tu m’aimes quand même ?
Je le regarde alors interloqué ne comprenant pas comment il pouvait douter de mon amour.
- Alex, Comment pourrais-je ne pas t’aimer ?
Puis après un sanglot :
- Mais toi tu ne vas plus m'aimer quand je t'aurai dit ce que je fais.
Il se jeta alors sur sa bouche, comme pour m'empêcher de parler, pour un baiser enflammé dans ce lieu public en me foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes.
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